28 novembre 2017

Król - Szczepan Twardoch

Już "Morfina", którą dane mi było przeczytać po francusku zrobiła na mnie nie małe wrażenie. Z każdą przewracaną stroną byłam coraz większa podziwu nie tylko dla talentu autora ale i dla tłumacza powieści na francuski, który z tym niełatwym zadaniem poradził sobie według mnie wyśmienicie. Tak na marginesie, pan Kamil Barbarski tłumaczy też książki Zygmunta Miłoszewskiego, które cieszą się we Francji sporym sukcesem.

Wracając do "Króla", książkę przeczytalam z jeszcze większym zainteresowaniem, choć nie jestem amatorką boksu ani przemocy a w ostatniej powieści Szczepana Twardocha bijatyk i krwawych porachunków jest całkiem sporo. Zupełnie wsiąkłam w tę mało przyjazną atmosferę przestępczej, jeszcze w sporej części żydowskiej, przedwojennej Warszawy, po której dziś już nie ma prawie śladu i którą autorowi udało się świetnie odtworzyć. Czy ta Warszawa na tle nacjonalistyczno-antysemickich zamieszek sprzed faszystowskiego pogromu aż tak bardzo różni się od tej dzisiejszej osiemdziesiąt lat później?

Po raz kolejny Szczepan Twardoch tak wykreował swoich bohaterów, że mimo ich przestępczej działalności, brutalności i bezwzgledności, czujemy do nich pewną sympatię, podziw a czasami nawet im współczujemy. Jakub Szapiro, niepokonany mistrz wagi ciężkiej, bezwzględny morderca, ukochany mąż, kochanek i troskliwy ojciec, Rywka i jej burdel, Pantaleon i jego "brat" czy Jan "Kum" Kaplica i jego pobyt w Berezie Kartuskiej na pewno na dłuższy czas pozostaną mi w pamięci.

Podobnie jak w "Morfinie", zachwyciłam się stylem, narracją i tym jak autorowi udaje się wodzić czytelnika za nos bo takiego zakończenia naprawdę się nie spodziewałam. Bardzo dobra powieść, choć na pewno nie wszystkim przypadnie do gustu. Ja już czekam na następną a w zanadrzu mam jeszcze "Dracha", którego w międzyczasie sobie przeczytam.

Wydawnictwo Literackie - 2017 - 432 strony

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23 novembre 2017

Marzi 1984 - 1987 - Sylvain Savoia ~ Marzena Sowa


Ce roman graphique regroupe les trois premiers albums de Marzi, une petite fille polonaise aux grands yeux bleus qui raconte son enfance dans la Pologne communiste. J'ai lu les deux premiers albums il y a quelques années et m'y plonger à nouveau a été un grand plaisir. Je l'ai acheté pour mon fils de 15 ans qui a pu ainsi avoir un petit aperçu de ma propre enfance car je suis à peine un peu plus âgée que Marzi.

J'ai adoré ces petites histoires de la vie quotidienne racontées avec beaucoup d'humour et de sincérité. Je me suis retrouvée dans presque toutes les anecdotes, j'ai vécu certains événements à l'identique, d'autres m'ont rappelé mes propres souvenirs de ces années-là qui ont marqué toute une génération de Polonais. Une enfance pas toujours facile, faite de privations mais finalement très heureuse. 

Après ma première lecture je ne me rappelais pas cette image de la mère de Marzi, une femme un peu dévote et plutôt autoritaire. J'espère qu'elle n'en a pas trop voulu à sa fille pour l'avoir présentée ainsi.

Drôle, d'une grande authenticité et empreint de nostalgie ce roman graphique a été pour moi un véritable coup de cœur.

Une petite parenthèse : en redécouvrant ces planches, difficile de ne pas penser à la situation de la Pologne aujourd'hui. Je suis triste et en même temps très en colère contre certains Polonais (heureusement ils ne sont pas tous nationalistes) qui ont si vite oublié cette période où ils se sont battus pour retrouver la liberté et qu'ils remettent en cause ces temps-ci. J'en veux aussi à l'église catholique qui en ce temps-là fédérait l'opposition au communisme et qui, en soutenant aujourd'hui ce gouvernement ultra conservateur, ne fait que diviser et inciter à l'intolérance.

Dupuis - 2008 - 264 pages






12 novembre 2017

Ces rêves qu'on piétine - Sébastien Spitzer

Je n'avais pas du tout prévu de lire ce roman mais de passage à ma médiathèque il était exposé avec d'autres nouveautés de la rentrée littéraire. Il a eu d'excellentes critiques et après avoir lu la quatrième de couverture, je n'ai pas résisté à la tentation. 

L'auteur se glisse dans la peau de Magda Goebels et imagine ses derniers jours dans le bunker avant l'issue que tout le monde connaît. Il revient sur son enfance, sa jeunesse et sa gloire en tant que première dame du Reich comme s'il cherchait dans son passé l'origine de ses actes. Le passé d'une mère qui empoisonne ses six enfants avant de se donner la mort et d'une fille qui laisse mourir son beau-père dans un camp de concentration.

Ce roman n'est pas que l'histoire de Magda Goebels, c'est aussi celle des marches de la mort, de tous ces prisonniers des camps évacués de force devant l'avancée de l'armée russe. On fait connaissance avec  Judah, un jeune hongrois, Fela, une jeune polonaise et sa petite fille Ava. Tous les trois échappent au massacre de Gardelegen où plus de 1000 rescapés des camps sont brûlés vifs dans une grange. J'ignorais cette terrible histoire à laquelle le roman fait écho, tout comme l’existence du block A 24 à Auschwitz, la baraque des prostituées de force et le courage d'une sage-femme, Stanisława Leszczyńska, qui a pu éviter la mort à de nombreux bébés, nés dans le camp.

Ces deux récits sont entrecoupés de lettres d'un père à sa fille qui lui raconte son terrible quotidien en captivité et qui ne comprend pas son silence.

Un peu sceptique au début, surtout à cause de l'écriture un peu hachée et de ses phrases courtes, mon intérêt grandissait au fil des pages. L'histoire des rescapés des camps est bouleversante, la petite Ava qui découvre la vie en liberté est très attachante. Le roman est une fiction vraisemblable à partir de faits historiques avérés et l'angle choisi par l'auteur pour raconter ces événements est très original. Au final, une belle découverte.

Les Editions de l'Observatoire - 2017 - 304 pages

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7 novembre 2017

Un funambule sur le sable - Gilles Marchand

Quand j'ai vu que ce roman figurait parmi la sélection des Matchs de la Rentrée de Price Minister, je n'ai pas hésité longtemps à faire mon choix. J'ai voulu le lire parce qu'il a enthousiasmé de nombreux lecteurs mais aussi parce qu'il parle du handicap. Sujet qui me concerne en tant que mère d'un enfant pas tout à fait comme les autres.

Stradi est un petit garçon un peu différent, il est né avec un violon dans la tête. Un handicap qui ne se voit pas trop de premier abord mais qui le met à la marge de la société. Dès son plus jeune âge il est obligé de faire des efforts pour s'intégrer. Avec l'aide de ses parents et grâce à sa persévérance il réussit à être scolarisé. Il se lie d'amitié avec Max qui souffre comme lui du rejet des autres à cause de son boitement.

J'avoue que j'appréhendais un peu cette lecture, je craignais que cet aspect loufoque du roman me déplaise. Quand l'absurde est poussé trop loin je décroche mais Gilles Marchand a su garder un équilibre entre le réel et l'imaginaire et j'ai finalement passé un agréable moment en compagnie de Stradi.

C'est un joli conte moderne sur le handicap et le regard des autres dans cette société faite de règles et de normes qui n'aime pas trop la différence. Une belle illustration de tous les efforts de la part des handicapés et de leur entourage pour se faire une place et faire évoluer le regard des autres. C'est enfin une touchante histoire d'amour et d'amitié, pleine de tendresse et de douceur, bien mise en valeur par l'écriture de Gilles Marchand, particulièrement agréable à lire.

Aux forges de Vulcain - 2017 - 354 pages