28 novembre 2018

Les évaporés - Thomas B. Reverdy

Comme l'auteur devait venir dans une des librairies proches de chez moi pour parler de son dernier roman, je me suis dit qu'à cette occasion il serait bien de découvrir un de ses précédents titres. Le fait que "L'hiver du mécontentement" a été retenu dans la dernière sélection du Goncourt m'a d'autant plus motivée à sortir "Les évaporés" de ma PAL.

Dans ce roman au résumé alléchant Thomas B. Reverdy nous emmène au Japon. En compagnie de Richard, ancien détective privé et de Yukiko, son ex-compagne qu'il aime toujours on part à la recherche du père disparu de la jeune japonaise. C'est un Japon moins connu qui est décrit, celui des yakuzas (mafieux japonais), des travailleurs pauvres et des paysages ravagés par le tsunami et la catastrophe de Fukushima.

Le début était prometteur mais au fil des pages mon intérêt pour ce roman a commencé à faiblir et je l'ai terminé en diagonale. Dans l'ensemble j'ai trouvé ce livre assez inégal. Si certains chapitres sur le Japon et ses coutumes sont assez intéressants, d'autres un peu plus descriptifs et poétiques m'ont plutôt ennuyée. Quant à ses personnages j'ai ressenti un brin de sympathie pour Kaze, le père de Yukiko, et son jeune protégé mais le couple mal assorti et la passion de Richard pour Yukiko m'ont laissée de marbre. Cette enquête qui s'annonçait bien finalement ne m'a pas beaucoup passionnée et la vision du Japon qu'a l'auteur ne m'a pas vraiment enthousiasmée.

A en croire de nombreux éloges sur "Les évaporés", j'ai dû passer à côté de ce roman. Dommage. Je ne suis pas allée rencontrer l'auteur et je manque de motivation pour entamer "L'hiver du mécontentement".

Flammarion - 2013 - 304 pages





18 novembre 2018

Les Garçons de l'été - Rebecca Lighieri

Ce roman a eu beaucoup de succès auprès des blogueurs et sur les réseaux sociaux. Je crois n'avoir remarqué aucun avis négatif le concernant, j'ai donc voulu me faire ma propre opinion. 

Une famille bourgeoise modèle: deux beaux et brillants garçons qui adorent le surf, une petite sœur surdouée, une mère aimante et très présente et un père qui fait tout pour que ses proches ne manquent de rien. Quand un des deux frères se fait mutiler par un requin, l'équilibre de cette famille en apparence parfaite est sérieusement ébranlé. 

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi addictif. La parole est donnée à tour de rôle à tous les membres de la famille. Chacun donne son point de vue, ils ont tous des secrets qui sont révélés au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. J'ai beaucoup aimé ce roman choral qui nous plonge dans l'intimité vraie des personnages, dans leurs mensonges réciproques et dans l'apparence qu'ils se donnent. Si je devais émettre une petite réserve, elle concernerait la fin que j'ai trouvée un peu trop rocambolesque. Ceci dit cela ne m'a pas empêchée de passer un très bon moment de lecture. 

Un thriller psychologique absolument palpitant que j'ai dévoré.


P.O.L. - 2017 - 448 pages


11 novembre 2018

Aleja Niepodległości (Allée de l'Indépendance) - Krzysztof Varga

"Aleja Niepodległości" ukazała się po francusku w 2015 roku a więc kilka lat po polskiej premierze. Jakiś rok później książka znalazła sie w mojej bibliotece gdy przypadkiem trafiłam na nią w księgarni. Polską wersję zakupiłam w zeszłym roku i znów upłynęło kilka miesięcy zanim w końcu zabrałam się za jej lekturę i muszę przyznać, że tę napisaną 8 lat temu satyrę na polską post komunistyczną rzeczywistość czytało mi się wyśmienicie.

Nie spoileruję treści gdy zdradzę, że główny bohater książki Krystian Apostata ginie w katastrofie lotniczej bo autor uśmiercił go już na pierwszej stronie. Ciąg dalszy to historia jego czterdziestoparoletniego życia przed feralnym lotem. To także opowieść o zawartej w dzieciństwie przyjaźni między tym niedoszłym artystą, alkoholikiem samotnie spędzającym noce przy filmach porno i wykreowanym przez media królem parkietu Jakubem Fidelisem. Te dwa skrajnie różne życiorysy, osadzone w Polsce sprzed i po upadku komunizmu, są potraktowane z dużą dozą ironii, którą autor posługuje się po mistrzowsku.

Kipiąca z każdej strony i zaserwowana w najlepszym stylu drwina jest na pewno dużym atutem powieści. Pisarzowi uda o się w niej także umiejętnie połączyć nostalgię i czarny humor; beznadzieję i szarą rzeczywistość równoważy parodia i komizm sytuacji.

Książka o straconych złudzeniach i o kruchości ludzkiej egzystencji, która ma zawsze ten sam koniec; jakkolwiek potoczy się nasze życie śmierć jest nieunikniona i w większości przypadków to nie my decydujemy o tym kiedy i w jaki sposób nas dopada. A gdy nadchodzi koniec zapada "dziwna, niekończąca się cisza". Trudno nie zgodzić się z Andrzejem Stasiukiem, dla którego "Aleja Niepodległości" jest "straszna i zarazem bardzo śmieszna. Melancholijna i bezlitosna."

Moje pierwsze i na pewno nie ostatnie spotkanie z prozą Krzysztofa Vargi.

Wydawnictwo Czarne - 2010 - 270 stron









Allée de l'Indépendance

Comme cela m'arrive assez souvent, je découvre un auteur polonais en tombant sur la traduction française de son livre. J'ai mis un certain temps à me procurer sa version originale qui est parue en Pologne en 2010. Quand je l'ai ouvert je ne savais pas du tout à quoi je devais m'attendre et cela commençait plutôt bien:

 " Lorsque le Boeing 767 de la compagnie aérienne polonaise LOT explosa en plein vol au dessus de l'Atlantique, Krystian Aposta était déjà complètement soûl. Et même, il était bourré comme une pute, totalement niqué par l'alcool, sérieusement déchiré ou encore raide défoncé. Son état juste avant l'explosion de l'avion était digne de toutes les expressions vulgaires ayant trait à l'ébriété dont est capable la langue polonaise, au reste peu inventive".

Je ne vais pas spoiler si je vous révèle que le personnage principal Krystian Aposta périt dans cette catastrophe aérienne, on le sait depuis le début. La suite de ce roman est l'histoire de sa vie et de son ancienne amitié avec Jakub Fidelis, une star des médias alors que Krystian n'est qu'un artiste raté alcoolique. Une enfance et une adolescence semblables dans la Pologne communiste deviennent deux existences différentes dans la Pologne d'aujourd'hui. Si on ressent une certaine nostalgie quand l'auteur remonte dans le temps, il n'en est rien quand il décrit les années suivant l'effondrement du régime communiste en 1989.

J'ai adoré cette satire de la réalité polonaise post communiste dont l'écrivain se moque ouvertement. L'ironie dont il se sert à merveille est présente dans chaque page de ce roman à la fois drôle et tragique. Cette histoire bien ancrée dans le paysage polonais est beaucoup plus profonde et universelle qu'elle en a l'air. Un livre sur les illusions perdues, le sens de la vie et sa fragilité. Quoi qu'on fasse sur cette terre, la mort est inévitable et dans la plupart des cas ce n'est pas nous qui choisissons le moment et la façon dont nous quittons le monde des vivants. Un livre intelligent, bien écrit et une fin surprenante. Un nom que j'ajoute volontiers à ma liste des auteurs polonais préférés.

J'ai quitté ma Pologne natale à l'âge de 25 ans, mon avis est forcément très subjectif. J'aimerais beaucoup connaître le vôtre. Si la lecture de ce roman vous tente, mon exemplaire français est à votre disposition si vous voulez bien publier votre avis sur votre blog et/ou les réseaux sociaux. 

Les Editions Noir sur Blanc - 2015 - 264 pages - traduit du polonais par Agnieszka Żuk


Résumé de l'éditeur:

L’allée de l’Indépendance est l’artère qui relie le centre-ville de Varsovie à ses banlieues sud. Elle traverse Mokotów, un quartier que Krystian Aposta quitte rarement. Il y est né en 1968 et il y est resté. En secondaire, à l’école catholique Saint-Augustin, il s’est lié avec Jakub Fidelis, un garçon du quartier qui lui ressemblait tant qu’on pouvait les confondre. Mais bien vite leurs destins divergent. Fidelis connaît une célébrité fulgurante, il est le danseur que les télés s’arrachent, il fait la une des magazines, tandis qu’Aposta s’enfonce dans l’échec et doit bientôt admettre qu’il est un peintre raté, un de ces artistes conceptuels dont le talent a fait long feu : il passe désormais ses jours à boire et à traîner sur les sites pornos. Entre les deux hommes, il y a Kasia, une éternelle jeune fille à la recherche du grand amour. D’abord ensorcelée par la noirceur d’Aposta, elle finit par rejoindre Fidelis, dont le visage, comme celui de Dorian Gray, échappe aux ravages du temps.
L’allée de l’Indépendance : ce nom sonne amèrement pour la génération de l’auteur et de ses personnages, ceux qui ont eu vingt ans lors de l’émancipation de la Pologne en 1989. Cette liberté tant attendue, qu’en ont-ils retiré ? Qu’ont-ils été capables d’en faire ? Quelles autres chaînes ont remplacé celles de l’idéologie ? Les noms évocateurs des protagonistes, leurs illusions et leurs épreuves, tout nous porte à considérer cette histoire comme une parabole moderne et cruelle sur le sens de la vie.