29 mars 2016

Kinderzimmer - Valentine Goby

Ravensbrück, je connaissais. L'existence de ce Kinderzimmer, je l'ai apprise grâce à ce livre d'un réalisme saisissant. Une lecture nécessaire qui m'a profondément bouleversée. 

Valentine Goby a su trouver les mots justes pour décrire une année de la vie de Mila qui a survécu à cette horreur difficilement imaginable. Page après page, de nouvelles atrocités, jour après jour, de nouvelles souffrances. Peu de couleurs dans cette réalité terne et ténébreuse; le rose d'un bonbon, le vert d'un bout d'herbe, le violet du lilas, le noir du charbon. Peu de choses pour s'accrocher à la vie et pour s'échapper mentalement de ce cauchemar. Et avec l'arrivée du bébé, renaît un peu d'espoir et "une raison de vivre".


A lire pour s'en souvenir en hommage à toutes celles qui sont passées par cet enfer et toutes celles qui n'ont pas survécu.

Sur 500 naissances recensées à Ravensbrück, une quarantaine de bébés a survécu...

Accent polonais: 
Teresa, une jeune polonaise originaire de Cracovie, partagera la couchette de Mila quand celle-ci perdra sa cousine Lisette. Elle l'aidera, lui donnera de l'espoir. 
On trouve aussi dans le texte quelques petites phrases en polonais.



Le point de vue des éditeurs:
"Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture c'est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu est assise. D'accord?
- Je ne sais pas.
- Si tu dis oui c'est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne:
- Pourquoi tu fais ça? Qu'est-ce que tu veux?
- La même chose que toi. Une raison de vivre."
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de 40 000 femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité: la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l'Histoire n'a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l'ignorance dans nos trajectoires individuelles.

Actes Sud - 2013 - 224 pages 


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27 mars 2016

L'Abyssin - Jean-Christophe Rufin

Une aventure africaine

L’Abyssin a atterri dans ma bibliothèque après la découverte Du Grand Cœur que j'ai beaucoup apprécié mais j'avoue que l'épaisseur du roman me faisait un peu peur. Ces 700 pages d'une écriture plutôt dense se sont avérées pourtant un véritable plaisir.

S'inspirant librement d'un personnage réel, Jean Christophe Rufin a su construire un récit enrichissant et captivant. En compagnie de Jean Baptiste Poncet, nous traversons le désert du Caire jusqu'à l’Abyssinie dans le but d'y installer une ambassade. Nous suivons ensuite ce personnage fort attachant, jusqu'à la cour de Versailles d'où notre héros s'enfuit pour, à nouveau, rejoindre l'Egypte. Des paysages exotiques, des intrigues, des personnages hauts en couleurs, tous les ingrédients d'un bon roman d'aventure y sont réunis. C'est aussi une ode à l'amour qui, à l'origine des aventures, occupe ici une place centrale. C'est enfin une éloge de la tolérance, de la liberté et de l'indépendance que le jeune apothicaire incarne à merveille alors que le fanatisme est pointé du doigt.

J'ai encore une fois été séduite par l'aisance avec laquelle Jean Christophe dépeint une époque dans un français soigné mais sans prétention. Son talent de conteur m'a conquise et l'auteur peut me compter désormais parmi ses fidèles lecteurs.


Quatrième de couverture:
 "Quelque chose, pourtant, lui disait, qu'il pouvait réunir l'inconciliable, c'est-à-dire ne renoncer ni au désir qu'il avait de connaître l'Abyssinie et de s'y illustrer, ni à la tentation de conquérir l'inaccessible Alix de Maillet, dont tout en lui proclamait qu'elle n'avait été créée que pour le rencontrer et le rendre heureux. 
"Voilà, pensa-t-il, c'est exactement cela. Il y a entre elle et moi d'extraordinaires obstacles; seules d'extraordinaires circonstances peuvent les surmonter. Si j'étais resté au Caire, je ne l'aurais jamais vue, jamais approchée, et rien n'aurait été possible. Mais la mission qui m'est confiée, en me faisant affronter de grands périls, peut m'assurer en retour un grand triomphe. Je vais en Abyssinie, je guéris le Négus, je reviens avec l'ambassade qu'on me demande, je l'accompagne à Versailles. Louis XIV me fait noble et le consul ne peut plus me refuser sa fille."
Il avait cru d'abord, sans enthousiasme, que sa mission servait seulement les desseins du Roi de France et du Pape. Maintenant, il réalisait qu'elle pouvait être aussi l'instrument de son bonheur. La chose devenait autrement sérieuse..."

Goncourt du Premier Roman et prix Méditerranéenne 1997

Folio - 2015 - 704 pages



Czytam Literature Sprzed XXI wieku


Abisyńczyk

"Abisyńczyk", pierwsza książka autora, wylądowała u mnie po tym jak przeczytałam i polubilam jedną z jego ostatnich powieści historycznych "Le grand Coeur", która może kiedyś doczeka się polskiego tłumaczenia. Trochę się obawiałam zabrać za tomisko liczące ponad 700 stron, ale zupełnie niepotrzebnie bo tak jak poprzednio, lektura okazała się nie tylko przyjemna ale też i pouczająca.

Autor dowolnie zainspirował się postacią, która istaniała naprawde i puszczając wodze fantazji stworzył interesujacą powieść przygodową, dzięki której podróżujemy przez pustynię z Egiptu do Abisynii by ponownie zahaczając o Kair, udać się tym razem do Paryża i Wersalu. Egzotyczne pejzaże, intrygi, barwne postaci i wątek miłosny są niewątpliwie dużym atutem powieści ale znajdziemy tu też sporo refleksji na temant tolerancji, niezależnosci czy wreszcie fanatyzmu religijnego. Wszystko to spisane piekną i malowniczą francuszczyzną, którą Jean Christophe Rufin ujął mnie po raz kolejny.



Opis wydawnictwa "Prószyński i Ska:
Czasy panowania Ludwika XIV, tak zwany "Wielki Wiek". Francja walczy z papiestwem o wpływy w bogatych krajach Afryki. Rezydujący w Kairze konsul francuski pan de Maillet przyjmuje rozkaz wysłania posła do Abisynii. Młody medyk Jan Baptysta Poncet, podejmuje się niebezpiecznej misji w nadziei zdobycia w nagrodę ręki pięknej Alix, córki konsula. Zdawałoby się, klasyczna historia z gatunku płaszcza i szpady, ale autorowi - lekarzowi i podróżnikowi - udało się stworzyć sugestywny obraz epoki Króla Słońce, niezwykłe opisy egzotycznych krain, a przede wszystkim niebanalnych bohaterów. Nawiasem mówiąc, zarówno główny bohater, jak i konsul pan de Maillet, mają swoje pierwowzory w historii.

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26 mars 2016

Le cœur régulier - Le film


De temps en temps j'ai l'occasion d'assister à des avant premières organisés par un grand cinéma proche de mon domicile. Lundi dernier j'ai passé une soirée sympathique en regardant avant sa sortie en salle "Le cœur régulier" adapté du roman d'Olivier Adam, un écrivain que j'apprécie.

Je suis rarement déçue en découvrant les livres après avoir vu les films en premier, j'ai tenté l'expérience cette fois - ci et j'espère que j'aimerai le roman autant que son adaptation.

Les fans des romans d'Olivier Adam seront comblés car on retrouve dans le film les ingrédients phares de l'univers de l'auteur; la perte d'un proche, les liens fraternels, la mer. Si on y ajoute des paysages magnifiques d'un Japon peu connu et la belle performance d'Isabelle Carré, on ne peut que tomber sous le charme. Un film que je recommande à tous ceux qui affectionnent la nostalgie et la poésie dont les romans d'Olivier Adam sont empreints.

Un mini débat a suivi la projection. J'ai fait la connaissance de la jeune réalisatrice belge Vanja d'Alcantara, de la sublime Isabelle Carré, du sympathique Niels Schneider qui joue son frère et enfin d'Olivier Adam dont j'apprécie chaque apparition pour son côté modeste et sincère. J'ai appris que le personnage de Natsume, ce Japonais qui aide les malheureux à revenir à la vie, existe vraiment, que ce projet a mis 4 ans et demi à se réaliser, enfin que Niels Schneider a mis plus de 18 heures pour rejoindre la côte japonaise juste pour y tourner une scène qui ne dure que quelques instants dans le film. C'était une soirée agréable qui m'a permis de découvrir ce film tout à la fois envoûtant et mélancolique.





23 mars 2016

Tu mourras moins bête - Marion Montaigne

Professeur Moustache étale sa science - tome 4



Quand j'ai reçu cette bande dessinée dans le cadre de La BD fait son festival sur Price Minister, j'ai cru à une erreur car je ne me rappelais pas du tout de l'avoir sélectionnée. En tout cas, ce n'est pas celle qui m'inspirait parmi toutes les bandes dessinées proposées.

Il s'agit d'un recueil de petites histoires qui, grâce aux dessins et aux courtes explications humoristiques, abordent de multiples sujets sur l'espace, le monde du cinéma ou bien la vie quotidienne. Nous passons donc de la rentabilité des vols spatiaux à la physique gandalfique ou à la science de l’urinoir. C'est complètement déjanté, moqueur et par moments très drôle. 

Je pense que si je n'ai pas apprécié cette BD à sa juste valeur, c'est parce qu'elle s'adresse à un public plutôt jeune. J'ai été quand même contente de pouvoir partager ma lecture avec mon fils de 14 ans qui a rigolé beaucoup plus que moi.

Ma note: 12/20

Quatrième de couverture:

Mais tu mourras quand même!

Vous pensiez que le professeur Moustache allait en rester là? C'est moins le connaître! Il revient en force avec un mélange détonnant de sujets aussi variés que l'espace, la pâté pour chien ou la vitesse de chute de Gandalf. Mais aussi des notes made in prof Moustache sur les absurdités cinématographiques ou bibliques.  A quoi ressemblerait "Interstellar" si c'était un film réaliste? Peut-on survivre comme Jonas dans un estomac géant, Et pourquoi Dark Vador est-il aussi méchant?!

Editions Delcourt - 2015 - 256 pages




ANIMAL chez Enna 

19 mars 2016

Soie - Alessandro Baricco

Un roman d'amour?

Étrange petit livre qui nous fait voyager entre le sud de la France et le Japon où Hervé Joncour va chercher les œufs des vers à soie. C'est sur cette île, encore coupée du monde, qu'est produit le tissu soyeux et délicat de qualité exceptionnelle.

Si je me suis laissée emporter par cette histoire, c'est surtout grâce à son écriture épurée mais pleine de poésie. On dirait une ballade avec les descriptions des longs périples comme refrain, un croquis où tout n'est pas dit mais juste suggéré, sous-entendu. Laissez-vous bercer par ce joli roman et peut-être, comme moi, vous passerez un agréable moment de lecture.

Un petit accent polonais? 
C'est à Nice que le couple Joncour fait la connaissance d'un Polonais, négociateur en fourrures, qui est allé au Japon.


Quatrième de couverture:
"C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre."

Albin Michel - 1997 - 134 pages

  sur Livreaddict   
chez  A propos de livres...
Jedwab - Alessandro Baricco
Zadziwiająca krótka opowieść, dzięki której podróżujemy między południową Francją a Japonią. To na tej wyspie, jeszcze odciętej od świata, produkowany jest najwyższej jakości jedwab i tam kilkakrotnie udaje się nasz bohater, Hervé Joncour.

Książka uwiodła mnie przede wszystkim swoim poetyckim oszczędnym w słowach językiem, gdzie dominują lapidarne zdania a rozdziały nierzadko zajmują tylko pół strony. Powieść jak ballada, której refrenem sa opisy trwających kilka miesięcy wypraw na wschód. Ta pełna niedopowiedzeń i sugestii historia jest jak szkic obrazu, dla ktorego sami możemy sobie dobrać kolory by pózniej dowolnie go zinterpretować. Powieść, którą się delektowałam by przyjemność trwała jak najdłużej.

Czytam Literature Sprzed XXI wieku

15 mars 2016

Le Montespan - Jean Teulé ~ Philippe Betrand


Je me suis bien amusée avec la bande dessinée "Charly 9" et quand je suis tombée sur l'adaptation d'un autre roman de Jean Teulé, je n'ai pas hésité. 

"Le Montespan" est le portrait du cocu le plus célèbre dans l'histoire de France depuis que son épouse est devenue l'une des favorites de Louis XIV, ce qui à cette époque-là est quasiment un honneur. Le marquis du Montespan, vu par Jean Teulé, est un personnage sympathique, généreux, rebelle, inventif et follement amoureux de sa belle épouse.

Même si j'ai un peu moins aimé les dessins de Philippe Bertrand qui sont un peu plus caricaturaux que ceux de Richard Guérineau dans "Charly 9", j'ai passé un bon moment en compagnie du marquis car on y retrouve le même humour de l'auteur: 
"Ça fait quand-même chier de devoir tout payer avec des pièces à l'effigie de l'amant de sa femme!". 
L'histoire est drôle et frivole sans tomber dans la vulgarité. Encore une réussite dans ma découverte du monde de la BD qui me donne envie de faire la connaissance avec le roman de Jean Teulé.



Quatrième de couverture:

Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable.
Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Madame de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari.
C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillon, marquis de Montespan. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et, insensible aux menaces et tentatives d'assassinat, il poursuit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme.
Un roman en images qui nous plonge dans l'envers du Grand Siècle.

DELCOURT - 2010 - 114 pages

sur Livreaddict   

13 mars 2016

En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

Une famille hors du commun

Je ne peux pas dire que ce petit livre m'a déplu. C'est joyeux et drôle. Touchant aussi, tout cet amour inconditionnel et sans bornes qui soude cette famille fantasque, tout ce respect qui se dégage de l'écriture agréable à lire. En revanche, je n'ai pas complètement adhéré à son côté déjanté et je-m'en-foutiste, par moment trop exagéré et surréaliste. C'est peut-être ma nature peu portée sur les extravagances qui m'a empêchée d'apprécier davantage l'histoire. En tout cas je suis déçue de ne pas partager l'enthousiasme général que ce roman a suscité.

Alors que certaines critiques évoquent la ressemblance avec l'univers de Boris Vian, j'aurais dû m'en méfier un peu; je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout de "L'écume des jours". C'est peut-être un petit bijou mais qui n'est pas tout à fait à mon goût.


Quatrième de couverture:
Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.
SPECTACLE chez Enna

Finitude - 2016 - 160 pages


 Laure (Micmélo littéraire)



12 mars 2016

Facteur pour femmes - Didier Quella-Guyot, Sébastien Morice

Sur une île bretonne 


C'est la belle couverture qui a d'abord attiré mon attention et le résumé m'a mis l'eau à la bouche. Je me suis régalée dès les premières pages de l'album. Certes, les dessins aux belles couleurs chaudes y sont pour beaucoup mais j'ai surtout aimé son côté coquet avec quelques touches érotiques. Cette jolie histoire bretonne au temps de la Grande Guerre a été un vrai coup de cœur.


Quatrième de couverture: 
"Toutes bonnes choses ont une fin... même la guerre!"
La première guerre mondiale vide une petite île bretonne de ses hommes. Il ne reste plus que les enfants, les vieux et les femmes... et Maël. Malgré ses envies de défendre la patrie, il n'est pas mobilisé, car il a un pied-bot. Il devient le seul homme, jeune et vigoureux, de l'île... A sa façon, il participe à l'effort de guerre en distribuant le courrier aux habitants, des femmes essentiellement... Celui que toutes ignoraient découvre ainsi tous leurs secrets... 

GRAND ANGLE - 2015 - 114 pages

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