23 juillet 2016

La renverse - Olivier Adam

J'ai adhéré à cette histoire dès les premières pages en retrouvant le climat si particulier des romans d'Olivier Adam qui m'a déjà séduite avec "Falaises" et "Des vents contraires".

Antoine mène une vie sans attaches quelque part en Bretagne. Son travail à la librairie, la lecture, la plage, un verre de temps en temps et Chloé à ses côtés composent son quotidien. La mort accidentelle d'un homme politique connu réveille des souvenirs douloureux qui ont marqué son adolescence. Une banlieue paisible, une famille brisée, les apparences, la honte et l'humiliation. Un cauchemar qu'il a essayé d'oublier mais qu'il affronte en se rendant dans cette ville qu'il avait précipitamment quittée dix ans auparavant.

Ceux qui connaissent l'univers de l'auteur ne seront pas surpris par ce réalisme plutôt sombre dans une ambiance pesante. Son héros est toujours aussi solitaire et fataliste mais un peu moins hargneux et plus apaisé. Les liens fraternels sont toujours aussi forts et la mer est omniprésente. L'écriture belle et rythmée m'a vraiment emportée. Un coup de cœur.


Quatrième de couverture:
"Ce n'est qu'au moment d'entrer dans le bar-tabac que la nouvelle m'a vraiment heurté, qu'elle a commencé à filer le tissu du drap que je tendais depuis des années sur cette partie de ma vie. J'ai demandé deux paquets de cigarettes, salué les habitués du plat du jour. Au-dessus des tables, un téléviseur s'allumait sur une chaîne d'information en continu. A l'instant où j'y ai posé les yeux, le visage éminemment télégénique de Jean-François Laborde s'est figé sur l'écran. J'ai demandé qu'on augmente le volume. On annonçait son décès dans un accident de voiture. Suivait un rappel succinct de sa biographie. Fugacement, la pensé, absurde étant donné le temps accordé à l'information, qu'il n'avait pas été fait mention de ma mère m'a traversé l'esprit."
Dans "La renverse", Olivier Adam retrace l'itinéraire d'Antoine, dont la vie s'est jusqu'à présent écrite à l'ombre du scandale publique qui a éclaboussé sa famille quand il était encore adolescent. Et ce faisant, il nous livre un grand roman sur l'impunité et l'humiliation, explorées au sein de la famille comme dans l'univers politique.

Flammarion - 2016 - 272 pages


Micmélo littéraire

2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé aussi et je l'ai même préféré aux vents contraires (trop de descriptions répétitives )

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    1. Pareil pour moi, j'ai trouvé "Des vents contraires" un peu lassant par moments alors que celui-là, je l'ai aimé du début à la fin sans jamais m'ennuyer.

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