La garçonnière - Hélène Grémillon

Tout au long de ma lecture un sentiment de honte ne m'a pas quittée. Honte de mon ignorance sur cette sombre période de l'Argentine où des milliers d'hommes et de femmes ont été victimes de la dictature militaire. Emprisonnés et torturés dans des camps de rétention, nombre d'entre eux ne sont jamais revenus, assassinés dans de troubles circonstances.

Le récit se situe quelques années après la chute du régime dictatorial. Depuis qu'elle a perdu sa fille, probablement assassinée, Eva Maria est une habituée du cabinet de Vittorio, son psychanalyste. Celui-ci, accusé du meurtre de sa jeune épouse alors qu'il se dit innocent, accorde sa confiance à Eva Maria et demande son aide. Déjà obsédée par l'affection qu'elle porte à sa fille disparue, Eva Maria va consacrer toute son énergie à rechercher la vérité sur la mort de Lisandra, la femme de Vittorio, et délaissera complètement le fils qui lui reste sans s'en rendre compte.

Dans ce roman avec en toile de fond les années sombres de l'Argentine, s'entremêlent une enquête policière et une analyse psychologique. Plusieurs thèmes sont abordés: les blessures d'enfance, la jalousie, la perte de l'enfant, le deuil et la reconstruction après avoir survécu aux tortures des bourreaux. Le témoignage de Miguel, victime des sévices, est particulièrement poignant.

Après "Le confident" que j'ai beaucoup aimé, Hélène Grémillon confirme son talent dans ce deuxième roman, tout aussi passionnant que le précédent.

Quatrième de couverture:

Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987, c'est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout. Les êtres humains, si.

Flammarion - 2013 - 368 pages

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