Touchant
Première belle découverte de l'année qui vient de commencer. Une petite appréhension d'être déçue avant d'entamer la lecture du roman dont les critiques pour la plupart sont très élogieuses. Il m'est déjà arrivé de ne pas aimer les livres très appréciés par des lecteurs aux goûts proches des miens. Dès les premières pages cette crainte s'est vite dissipée.
Grâce à l'écriture fluide et pleine de douceur de Jean-Luc Seigle nous passons une journée inoubliable en compagnie d'Albert et de sa famille dans un petit village près de Clermont-Ferrand. On s'y croit presque, on monte avec Albert à l'étage faire la toilette de sa mère, on pleure avec lui, on lit "Eugénie Grandet" avec Gilles, son fils, on l'accompagne chez Antoine, leur voisin, l'ancien professeur, on nage avec Suzanne, son épouse, on déjeune dans le jardin sous le cerisier. Des scènes pleines de tendresse pour décrire une chaude journée d'été pas tout à fait comme les autres. Le soir, on s'installe avec les villageois devant la télé, tant convoitée par Suzanne, pour regarder un documentaire sur la guerre d'Algérie. Très attaché au passé et amoureux de ses terres, c'est pourtant grâce à cette nouveauté technique qu'Albert a une idée qui bouleversera à jamais la vie de cet ancien défenseur de la ligne Maginot et de sa famille.
Un récit à la fois élégant et poignant sur le passé dont on ne se libère jamais et qui façonne nos vies, sur la soif de modernité et de confort mais aussi l'importance de la lecture dans la compréhension du monde qui ne cesse de changer. Un livre remarquable que je ne peux que recommander.
Quatrième de couverture:
9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert c'est le monde qui bascule. Saura-t-il trouver sa place?
Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation. "En vieillissant les hommes pleurent" jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d'un des plus grands bouleversements du siècle dernier.
Flammarion - 2012 - 247 pages
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PHRASE chez Enna |
Me voilà convaincue de le lire.
RépondreSupprimerJe pense que tu ne seras pas déçue.
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce livre, ta chronique est très belle.
RépondreSupprimerIl a aussi écrit "je vous écris dans le noir" biographie romancée de Pauline Dubuisson très très bien écrite.
Il est déjà sur ma liste des livres à lire.
RépondreSupprimerVoilà un livre qui me tente depuis pas mal de mois et qui attend patiemment que je le lise enfin. Ton billet tombe à pic pour me le remettre en mémoire, et qui sait, le lire peut-être sans plus trop tarder ;-)
RépondreSupprimerBonne lecture alors :-)
Supprimerj'ai été touchée-coulée par ce livre !
RépondreSupprimerMerci pour cette critique qui me rend encore plus impatiente de lire ce livre qui m'attend dans ma bibliothèque depuis un certain temps déjà... Dès que je termine un livre le même problème se pose, car comme disait André Gide "choisir c'est renoncer" !
RépondreSupprimerOn a tous le même problème... J'ai vu qu'on avait encore deux livres en commun dans nos PAL respectives: Pardonnable, impardonnable et Avril enchanté...
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