6 janvier 2019

Challenges 2019

Comme l'année dernière j'ai décidé de continuer l'aventure avec trois challenges que j'aime bien tout en espérant faire mieux qu'en 2018.



PETIT BAC chez Enna
Le but:  trouver des titres qui comportent un mot correspondant à une des 11 catégories. Pour le réussir il faut remplir au moins une ligne.



Mes propositions de titres:

PRÉNOM:
Abigaël - Magda Szabo
La disparition de Josef Mengele - Olivier Guez
Peut-être Esther - Katja Petrowskaja

LIEU

Les filles de Hallows Farm - Angela Huth
Les Délices de Tokyo - Durian Sukegawa

ANIMAL
Les filles au lion - Jessie Burton
Chien-Loup - Serge Joncour
Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier

OBJET

La carte et le territoire - Michel Houellebecq
Les bottes suédoises - Henning Mankell

COULEUR

Sucre noir - Miguel Bonnefoy
Nymphéas Noirs - Michel Bussi
Je vous écris dans le noir - Jean-Luc Seigle

PARTIE DU CORPS

Une ville à coeur ouvert - Zanna Sloniowska
D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds - Jon Kalman Stefansson
Du bout des doigts - Sarah Waters 

METIER
L'Embaumeur - Isabelle Duquesnoy
Profession du père - Sorj Chalandon

VEGETAL

Les fruits encore verts - Wioletta Greg (Grzegorzewska)
Changer l'eau des fleurs - Valérie Perrin
L'arbre du pays Toraja - Philippe Claudel

LECTURE

Les mots entre mes mains - Guinevre Glasfurd
La légende des Akakuchiba - Kazuki Sakuraba - Czerwone dziewczyny

ADJECTIF

Mille soleils splendides - Khaled Hosseini 
Dans les angles morts - Elisabeth Brundage
Petit pays - Gaël Faye 

GROS MOT

Le gang des rêves - Luca Di Fulvio
L'oeuvre de Dieu, la part du Diable - John Irving



VOISINS VOISINES chez A propos des livres
Le but: lire les romans contemporains de nos voisins européens.







OBJECTIF PAL chez Antigone et sur Facebook
Le but: lire le maximum de livres de ma  PAL acquis depuis plus de 6 mois.




2 décembre 2018

Wspólne czytanie - Lectures communes

Od czasu do czasu uczestniczę na francuskich blogach w tak zwanym wspólnym czytaniu, które polega na tym, że dwóch lub więcej blogerów publikuje tego samego dnia opinię o tej samej książce. Zazwyczaj są to pozycje wydane kilka lat temu, o których mniej się pisze i które już od jakiegoś czasu zalegają na naszych półkach. Podzieliłam się tym doświadczeniem w komentarzu na jednym z moich ulubionych polskich blogów. Pomysł ten bardzo spodobał się Renacie, która postanowiła spopularyzować go na polskiej blogosferze. Wspólnie podjęłyśmy się wyzwania, które planujemy kontynuować przez cały przyszły rok. Mam nadziejęże wystarczy nam motywacji i że ktoś zechce się do nas przyłączyć.

Tak prezentuje się baner, który jest dziełem Renaty, autorki bloga Literackie zamieszanie, na którym możecie się dowiedzieć jakie są zasady naszej literackiej zabawy.




Pierwsze wspólne czytanie planujemy na 27-go stycznia i zdecydowałyśmy się na lekturę "Stulecia" Herbjorg Wassmo.



Następne spotkania są przewidziane w ostatnią niedzielę każdego miesiaca. Oto kolejne książki, które wspólnie wybrałyśmy:




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Lectures communes franco-polonaises?

De temps en temps je participe à des lectures communes entre les blogueurs francophones. Dans un commentaire sur un blog polonais que je fréquente régulièrement j'ai exprimé mon regret que ces "rencontres littéraires" n'existent pas dans la blogosphère polonaise. Cette idée a beaucoup plu à une blogueuse et nous avons décidé de nous lancer ensemble dans ce petit projet à partir du 27 janvier 2019. Nous avons décidé de commenter un roman tous les mois. Pour le mois de janvier nous avons choisi le roman de Herbjorg Wassmo "Cent ans".



Ensuite nous avons prévu de lire et commenter les romans suivants:





 Je vais écrire mes commentaires en polonais et en français, si vous voulez rejoindre notre petit noyau franco-polonais vous êtes les bienvenus.  




28 novembre 2018

Les évaporés - Thomas B. Reverdy

Comme l'auteur devait venir dans une des librairies proches de chez moi pour parler de son dernier roman, je me suis dit qu'à cette occasion il serait bien de découvrir un de ses précédents titres. Le fait que "L'hiver du mécontentement" a été retenu dans la dernière sélection du Goncourt m'a d'autant plus motivée à sortir "Les évaporés" de ma PAL.

Dans ce roman au résumé alléchant Thomas B. Reverdy nous emmène au Japon. En compagnie de Richard, ancien détective privé et de Yukiko, son ex-compagne qu'il aime toujours on part à la recherche du père disparu de la jeune japonaise. C'est un Japon moins connu qui est décrit, celui des yakuzas (mafieux japonais), des travailleurs pauvres et des paysages ravagés par le tsunami et la catastrophe de Fukushima.

Le début était prometteur mais au fil des pages mon intérêt pour ce roman a commencé à faiblir et je l'ai terminé en diagonale. Dans l'ensemble j'ai trouvé ce livre assez inégal. Si certains chapitres sur le Japon et ses coutumes sont assez intéressants, d'autres un peu plus descriptifs et poétiques m'ont plutôt ennuyée. Quant à ses personnages j'ai ressenti un brin de sympathie pour Kaze, le père de Yukiko, et son jeune protégé mais le couple mal assorti et la passion de Richard pour Yukiko m'ont laissée de marbre. Cette enquête qui s'annonçait bien finalement ne m'a pas beaucoup passionnée et la vision du Japon qu'a l'auteur ne m'a pas vraiment enthousiasmée.

A en croire de nombreux éloges sur "Les évaporés", j'ai dû passer à côté de ce roman. Dommage. Je ne suis pas allée rencontrer l'auteur et je manque de motivation pour entamer "L'hiver du mécontentement".

Flammarion - 2013 - 304 pages





18 novembre 2018

Les Garçons de l'été - Rebecca Lighieri

Ce roman a eu beaucoup de succès auprès des blogueurs et sur les réseaux sociaux. Je crois n'avoir remarqué aucun avis négatif le concernant, j'ai donc voulu me faire ma propre opinion. 

Une famille bourgeoise modèle: deux beaux et brillants garçons qui adorent le surf, une petite sœur surdouée, une mère aimante et très présente et un père qui fait tout pour que ses proches ne manquent de rien. Quand un des deux frères se fait mutiler par un requin, l'équilibre de cette famille en apparence parfaite est sérieusement ébranlé. 

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi addictif. La parole est donnée à tour de rôle à tous les membres de la famille. Chacun donne son point de vue, ils ont tous des secrets qui sont révélés au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. J'ai beaucoup aimé ce roman choral qui nous plonge dans l'intimité vraie des personnages, dans leurs mensonges réciproques et dans l'apparence qu'ils se donnent. Si je devais émettre une petite réserve, elle concernerait la fin que j'ai trouvée un peu trop rocambolesque. Ceci dit cela ne m'a pas empêchée de passer un très bon moment de lecture. 

Un thriller psychologique absolument palpitant que j'ai dévoré.


P.O.L. - 2017 - 448 pages


11 novembre 2018

Aleja Niepodległości (Allée de l'Indépendance) - Krzysztof Varga

"Aleja Niepodległości" ukazała się po francusku w 2015 roku a więc kilka lat po polskiej premierze. Jakiś rok później książka znalazła sie w mojej bibliotece gdy przypadkiem trafiłam na nią w księgarni. Polską wersję zakupiłam w zeszłym roku i znów upłynęło kilka miesięcy zanim w końcu zabrałam się za jej lekturę i muszę przyznać, że tę napisaną 8 lat temu satyrę na polską post komunistyczną rzeczywistość czytało mi się wyśmienicie.

Nie spoileruję treści gdy zdradzę, że główny bohater książki Krystian Apostata ginie w katastrofie lotniczej bo autor uśmiercił go już na pierwszej stronie. Ciąg dalszy to historia jego czterdziestoparoletniego życia przed feralnym lotem. To także opowieść o zawartej w dzieciństwie przyjaźni między tym niedoszłym artystą, alkoholikiem samotnie spędzającym noce przy filmach porno i wykreowanym przez media królem parkietu Jakubem Fidelisem. Te dwa skrajnie różne życiorysy, osadzone w Polsce sprzed i po upadku komunizmu, są potraktowane z dużą dozą ironii, którą autor posługuje się po mistrzowsku.

Kipiąca z każdej strony i zaserwowana w najlepszym stylu drwina jest na pewno dużym atutem powieści. Pisarzowi uda o się w niej także umiejętnie połączyć nostalgię i czarny humor; beznadzieję i szarą rzeczywistość równoważy parodia i komizm sytuacji.

Książka o straconych złudzeniach i o kruchości ludzkiej egzystencji, która ma zawsze ten sam koniec; jakkolwiek potoczy się nasze życie śmierć jest nieunikniona i w większości przypadków to nie my decydujemy o tym kiedy i w jaki sposób nas dopada. A gdy nadchodzi koniec zapada "dziwna, niekończąca się cisza". Trudno nie zgodzić się z Andrzejem Stasiukiem, dla którego "Aleja Niepodległości" jest "straszna i zarazem bardzo śmieszna. Melancholijna i bezlitosna."

Moje pierwsze i na pewno nie ostatnie spotkanie z prozą Krzysztofa Vargi.

Wydawnictwo Czarne - 2010 - 270 stron









Allée de l'Indépendance

Comme cela m'arrive assez souvent, je découvre un auteur polonais en tombant sur la traduction française de son livre. J'ai mis un certain temps à me procurer sa version originale qui est parue en Pologne en 2010. Quand je l'ai ouvert je ne savais pas du tout à quoi je devais m'attendre et cela commençait plutôt bien:

 " Lorsque le Boeing 767 de la compagnie aérienne polonaise LOT explosa en plein vol au dessus de l'Atlantique, Krystian Aposta était déjà complètement soûl. Et même, il était bourré comme une pute, totalement niqué par l'alcool, sérieusement déchiré ou encore raide défoncé. Son état juste avant l'explosion de l'avion était digne de toutes les expressions vulgaires ayant trait à l'ébriété dont est capable la langue polonaise, au reste peu inventive".

Je ne vais pas spoiler si je vous révèle que le personnage principal Krystian Aposta périt dans cette catastrophe aérienne, on le sait depuis le début. La suite de ce roman est l'histoire de sa vie et de son ancienne amitié avec Jakub Fidelis, une star des médias alors que Krystian n'est qu'un artiste raté alcoolique. Une enfance et une adolescence semblables dans la Pologne communiste deviennent deux existences différentes dans la Pologne d'aujourd'hui. Si on ressent une certaine nostalgie quand l'auteur remonte dans le temps, il n'en est rien quand il décrit les années suivant l'effondrement du régime communiste en 1989.

J'ai adoré cette satire de la réalité polonaise post communiste dont l'écrivain se moque ouvertement. L'ironie dont il se sert à merveille est présente dans chaque page de ce roman à la fois drôle et tragique. Cette histoire bien ancrée dans le paysage polonais est beaucoup plus profonde et universelle qu'elle en a l'air. Un livre sur les illusions perdues, le sens de la vie et sa fragilité. Quoi qu'on fasse sur cette terre, la mort est inévitable et dans la plupart des cas ce n'est pas nous qui choisissons le moment et la façon dont nous quittons le monde des vivants. Un livre intelligent, bien écrit et une fin surprenante. Un nom que j'ajoute volontiers à ma liste des auteurs polonais préférés.

J'ai quitté ma Pologne natale à l'âge de 25 ans, mon avis est forcément très subjectif. J'aimerais beaucoup connaître le vôtre. Si la lecture de ce roman vous tente, mon exemplaire français est à votre disposition si vous voulez bien publier votre avis sur votre blog et/ou les réseaux sociaux. 

Les Editions Noir sur Blanc - 2015 - 264 pages - traduit du polonais par Agnieszka Żuk


Résumé de l'éditeur:

L’allée de l’Indépendance est l’artère qui relie le centre-ville de Varsovie à ses banlieues sud. Elle traverse Mokotów, un quartier que Krystian Aposta quitte rarement. Il y est né en 1968 et il y est resté. En secondaire, à l’école catholique Saint-Augustin, il s’est lié avec Jakub Fidelis, un garçon du quartier qui lui ressemblait tant qu’on pouvait les confondre. Mais bien vite leurs destins divergent. Fidelis connaît une célébrité fulgurante, il est le danseur que les télés s’arrachent, il fait la une des magazines, tandis qu’Aposta s’enfonce dans l’échec et doit bientôt admettre qu’il est un peintre raté, un de ces artistes conceptuels dont le talent a fait long feu : il passe désormais ses jours à boire et à traîner sur les sites pornos. Entre les deux hommes, il y a Kasia, une éternelle jeune fille à la recherche du grand amour. D’abord ensorcelée par la noirceur d’Aposta, elle finit par rejoindre Fidelis, dont le visage, comme celui de Dorian Gray, échappe aux ravages du temps.
L’allée de l’Indépendance : ce nom sonne amèrement pour la génération de l’auteur et de ses personnages, ceux qui ont eu vingt ans lors de l’émancipation de la Pologne en 1989. Cette liberté tant attendue, qu’en ont-ils retiré ? Qu’ont-ils été capables d’en faire ? Quelles autres chaînes ont remplacé celles de l’idéologie ? Les noms évocateurs des protagonistes, leurs illusions et leurs épreuves, tout nous porte à considérer cette histoire comme une parabole moderne et cruelle sur le sens de la vie.

28 octobre 2018

Miss Sarajevo - Ingrid Thobois #MRL18

Voici un roman de la rentrée littéraire dont on a très peu parlé et c'est bien dommage. Sélectionné par Antigone, une des cinq marraines des Matchs de la Rentrée Littéraire de Rakuten, je ne regrette pas du tout de l'avoir choisi parmi les quinze romans proposés.

Joaquim est un reporter de guerre qui vit dans un petit appartement parisien entre deux voyages, où rien n'a changé depuis des années. Appelé par un notaire qui lui apprend la mort de son père avec lequel il n'a plus de contact, il se rend à Rouen, sa ville natale. Il n'y est pas retourné depuis l'enterrement de sa mère il y a plus de vingt ans. Dans le train les souvenirs, souvent douloureux, resurgissent: son enfance, le suicide de sa sœur Viviane, la maladie de sa mère, l'absence de son père, son amour pour Ludmila et son séjour à Sarajevo en guerre. Grâce à l'alternance d'images et d'événements qui ont marqué et façonné sa vie d'adulte on plonge dans le passé intime de Joaquim.

Beaucoup de non dits et de souffrances dans ce petit roman qui n'est pas certes des plus joyeux mais qui m'a beaucoup plu. Une multitude de thèmes abordés: des relations familiales compliquées, la mort, la maladie, l'absurdité de la guerre. J'ai beaucoup aimé cette succession de tableaux, d'un chapitre à l'autre on passe de la perte de sa sœur après un suicide à son amour pour Ludmila, une réfugiée bosniaque, de l'enfance de Joaquim au vécu du siège de Sarajevo où se prépare un concours de beauté. De courts chapitres comme les flashs d'un appareil photo, d'ailleurs on y trouve pas mal de références à la photographie.

Malgré la cruauté de la vie qu'il décrit et la tristesse qui s'en dégage, ce roman est empreint d'une certaine douceur, la beauté de l'écriture y est sûrement pour quelque chose:
Photographier, ce n'est pas raconter la vérité. C'est délimiter par un champ  l'opération d'exister, et la fixer. C'est inventer un monde de gestes dépourvus de leurs conséquences: un éclair sans la foudre, une chute sans impact...
On ne peut pas cesser d'être photographe, de même qu'un écrivain ne peut rien opposer à sa porosité au monde, ni à ce double foyer qui lui sert de regard. Mais il arrive, pour toute sorte de raisons, que l'on choisisse, momentanément ou définitivement, de ne plus écrire, de ne plus photographier.
On ne conserve jamais que des traces de nos expériences fondatrices, des clichés flous, des images en apesanteur, si fragiles qu'à s'en saisir on risquerait de les pulvériser. Faute d'étalonnage au moment de les vivre, elles dérivent dans la mémoire et peinent à s'y fixer.
Le voyage, à vingt ans, est une éblouissante leçon d'humilité et l'école la plus formatrice. L'âge venant, il amène à poser sur le monde le constat de sa finitude.
Le temps n'est qu'un drap jeté sur les souvenirs, qu'une saut de vent suffit à découvrir.
Ce n'est ni le courage ni la détermination qui auront guidé ses pas de pays en pays, de ville en ville, de conflit en conflit, de risques en risques, mais l'impossibilité de demeurer immobile avec le souvenir de Viviane et la nécessité de la rechercher de corps en visage, de terre en mer, de bruit en silence.
Le père de Joaquim et Viviane était cet homme à l'affût, posté en lisière d'une famille qu'il avait construite comme malgré lui, ou bien par accident, et qu'il regardait souvent comme un corps étranger, une greffe à sa vie.
Buchet - Chastel - 2018 - 222 pages


21 octobre 2018

Kolonia Marusia - Sylwia Zientek

Między pierwszym a drugim tomem sagi o warszawskich hotelarzach, która mnie zachwyciła postanowiłam sięgnąć po jedną z wcześniejszych powieści Sylwii Zientek. Wybór padł na Kolonię Marusię, która nawiązuje do mordów dokonanych na Polakach przez Ukraińców na Wołyniu w 1943 roku.

Dopiero w trakcie lektury zorientowałam się, że autorka w książce opisuje własną rodzinną historię. Przeczytawszy raz jeszcze opis z okładki dotarło do mnie, że Sylwia, pisarka a wcześniej prawniczka, matka trójki dzieci to nie kto inny ale Sylwia Zientek. W tym momencie lekka konsternacja bo zawsze z rezerwą podchodzę do osobistych zwierzeń autorów. Ciekawość wzięła jednak górę i książkę od tego momentu dokończyłam jednym tchem.

Sylwia Zientek umiejętnie wplotła dzieje własnej rodziny w tragiczną wołyńską historię. Opisując na przemian krwawe wydarzenia sprzed ponad siedemdziesięciu lat, swe wspomnienia w komunistycznej Polsce i całkiem współczesne czasy, autorka pozwala czytelnikowi odetchnąć od bestialstwa i okrucieństwa tamtych zbrodni. Nielicznym udało się uciec, do tych wybranych przez los należeli dziadkowie Sylwii Zientek, którzy na czas umknęli ukraińskim prześladowcom. Te tragiczne losy odcisnęły swoje piętno na psychice matki autorki, którą obrazy z przeszłości prześladowaly przez całe życie i które na zawsze ją naznaczyły. Tę traumę sprzed lat swoim zachowaniem i opowieściami w jakims też stopniu przekazała własnym córkom.

Ta bardzo osobista książka, pełna bolesnych wspomnień jest swego rodzaju zdystansowanym spojrzeniem na własną rodzinę, na stosunki łączące autorkę z matką i na własne życie. Wszystko to wpisane w tragiczną historię Polaków na Wołyniu, o której nie możemy zapomnieć w hołdzie dla tysięcy pomordowanych. Gorąco polecam.

WAB - 2016 - 240 stron



19 octobre 2018

Nos souvenirs sont des fragments de rêves - Kjell Westö


J'ai eu la chance de gagner ce roman dans un concours, ainsi j'ai eu l'occasion de lire pour la première fois un auteur finlandais. J'aime beaucoup les sagas et la quatrième de couverture qui parlait d'une histoire portée par "un souffle irrésistible" était plus qu'alléchante.

Le narrateur, un écrivain quinquagénaire nous confie son histoire. Enfant, il se lie d'amitié avec Stella et Alex Rabbell, une fratrie issue d'une riche famille d'entrepreneurs, il ne se doute pas alors que sa vie entière sera marquée par cette relation. 

Nous suivons les différentes étapes de la vie des personnages, une enfance pas toujours tendre, une adolescence parfois tumultueuse jusqu'à l'âge adulte un peu plus sage. Des années soixante-dix jusqu'à nos jours c'est le portrait de toute une génération et de toute une époque qui nous est merveilleusement dépeint.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui m'a fait penser au roman de Jens Christian Grondahl "Les portes de fer" où le narrateur, arrivé à l'âge mûr, dresse le bilan de sa vie et des amours qui l'ont enrichie.

A la fois un roman d'apprentissage et une histoire d'amour cette saga a été aussi la découverte d'un pays que je connaissais mal, ses paysages et son climat, ses mœurs et ses deux langues (suédois et finlandais). Riche et romanesque à souhait ce pavé se dévore, j'ai eu vraiment du mal à le lâcher et à chaque fois je m'y replongeais avec plaisir. Une très très belle découverte.

Editions Autrement - 2018 - 600 pages 
Traduit du suédois par Jean-Baptiste Coursaud





7 octobre 2018

Żeby nie było śladów - Cezary Łazarewicz

Co mogłabym dodać od siebie na temat szeroko komentowanego i nagrodzonego Nike reportażu Cezarego Łazarewicza? Na pewno fakt, że od tej pory rok 1983 nie będzie mi się już tylko kojarzyl z pierwszą w moim dziesięcioletnim życiu podrożą do stolicy i to, że lektura ta obok podziwu dla rzetelności reporterskiej pracy pozostawiła mi duży niesmak, osłupienie i smutek.

Książka po raz kolejny uświadomiła mi jak ważna w komunistycznej Polsce była gra pozorów i do jakiego stopnia była posunięta inwigilacja. Chyba mało kto miał pojęcie jakich użyto środków i ile zaangażowano osób by zatuszować krępującą dla władzy sprawę.

Nie sposób pozostać obojętnym na tragiczne losy bestialsko zamordowanego maturzysty i jego matki, która umiera trzy lata później. Nie mam wątpliwości, że silny szok emocjonalny w jakimś stopniu przyczynił się do rozwoju śmiertelnej choroby.

I na koniec refleksja, która nasunęła mi się podczas lektury a mianowicie to jak w tamtych czasach kościół katolicki potrafił jednoczyć a w jakim stopniu dziś dzieli polskie społeczeństwo.

Lektura obowiązkowa.


Wydawnictwo Czarne - 2017 - 320 stron



30 septembre 2018

Tenir jusqu'à l'aube - Carole Fives

J'avais envie de lire cette auteure depuis son passage à la Grande Librairie pour présenter "C'est dimanche et je n'y suis pour rien". C'était il y a 3 ans, entre temps Carole Fives a écrit "Une femme au téléphone" qui a eu de bonnes critiques mais c'est avec son dernier roman que je découvre enfin son écriture. 

J'ai emprunté "Tenir jusqu'à l'aube" sans vraiment savoir de quoi il parlait et j'ai bien fait car en connaissant le sujet du roman je pense que j'aurais hésité. Une mère célibataire et isolée qui élève un petit garçon de 2 ans et qui, pour souffler un peu, s'accorde certains soirs de petites escapades en ville en laissant le petit seul à la maison. Franchement pas très tentant comme sujet. J'ai donc entamé ma lecture avec une certaine méfiance mais très vite j'ai été happée par une écriture vive, un propos direct et une tension qui monte tout au long du récit. Tout cela ne m'a pas permis de lâcher le roman jusqu'à la dernière page. 

La vie n'est pas facile quand le père de l'enfant ne donne plus aucun signe de vie, quand on est loin de sa famille et de ses amis, sans emploi fixe et quand l'enfant est plutôt du genre capricieux. J'ai eu beaucoup de peine pour cette mère qui essaie de joindre les deux bouts pour s'en sortir, son extrême solitude, son sentiment d'être abandonnée. On peut comprendre, sans pour autant l'approuver, ce besoin de souffler de temps à autre, de se libérer, de goûter à autre chose tout en étant consciente des risques encourus.

J'ai aimé le regard de l'auteure sur la société actuelle pour dénoncer la vulnérabilité des mères célibataires, leur solitude et leur précarité, le jugement des autres. Un court roman pas très réjouissant qui fait réfléchir et qui ébranle les certitudes du lecteur. Une histoire qui ne m'attirait pas de prime abord et que j'ai finalement trouvée très réussie.

Gallimard - 2018 - 192 pages




23 septembre 2018

Les Indésirables - Diane Ducret

Ce roman est l'histoire d'une amitié entre deux Allemandes, toutes les deux enfermées dans le camp de Gurs dès mai 1940. Un lien très fort va unir Eva, pianiste qui avait abandonné sa Bavière natale pour s'installer à Paris et Lise, une jeune juive qui avait fui l'Allemagne nazie avec sa mère. Toutes les deux entourées par d'autres femmes ont été regroupées au Vel d'Hiv avant d'être transférées au camp de Gurs dans les Pyrénées.

Créé à l'origine pour les réfugiés espagnols, ce camp d'internement va accueillir dès mai 1940 les Indésirables comme on appelait les ressortissantes allemandes résidant en France. Plus tard, il deviendra aussi un lieu d'emprisonnement pour les Juifs avant qu'ils soient envoyés dans des camps de concentration.

Pour écrire ce roman Diane Ducret s'est beaucoup documentée, a lu de nombreux témoignages. Elle s'en est inspirée pour imaginer ses personnages dont quelques-uns qui ont vraiment existé (commandant Davergne, Elsbeth Kasser, l'infirmière, Hannah Arendt). Si j'ai beaucoup apprécié son côté historique décrivant les conditions de vie dans le camp, je suis restée un peu à côté de cette histoire d'amitié. Je m'attendais à être plus émue, à éprouver plus de compassion, ce n'est que dans la dernière partie du roman que je commençais à m'attacher à ces femmes qui ont beaucoup souffert. 

Est-ce dû à une narration à la 3ème personne qui rend l'écriture un peu trop distante, à des passages par moments trop poétiques à mon goût, ou bien je ne l'ai tout simplement pas lu dans de bonnes conditions? J'en attendais peut-être un peu trop après avoir lu tant d'avis élogieux? Malgré ma petite déception, c'est un roman qui vaut le détour et que je recommande.

Flammarion - 2017 - 320 pages





2 septembre 2018

Un fils obéissant - Laurent Seksik

De cet auteur j'ai beaucoup aimé "L'exercice de la médecine" et j'ai entendu pas mal d'éloges sur ses autres romans ("Le cas Edouard Einstein" et "Les derniers jours de Stefan Zweig") qui me tentent aussi. Après avoir exploré dans ses précédents livres la relation père - fils, Laurent Seksik consacre son dernier roman à son propre père et les liens très forts entre eux. 

Je ne suis pas adepte de l'autofiction et avant d'entamer ma lecture je me suis demandée si ce roman allait me plaire mais très vite je me suis rendue compte que Laurent Seksik a des choses à raconter et il le fait d'une façon passionnante et avec une énorme délicatesse.

Dans l'avion pour Israël afin de se recueillir sur la tombe de son père un an après son décès, l'auteur confie à sa voisine de siège son histoire mais aussi celle de son père et de son grand oncle. Il évoque ses deux métiers de médecin et d'écrivain, le devoir et la passion. Il se dégage de ce texte très personnel beaucoup de respect et de pudeur mais aussi une certaine distance quand il parle de ses origines, de sa vie de famille et des métiers qu'il exerce. 

Ce roman sur l'amour filial est un très bel hommage à son père d'un fils sortant du deuil.

J'ai mis un certain temps à entamer cette lecture dans une période où j'avais perdu un peu l'envie de lire sans raison particulière. J'ai ainsi partagé le sentiment de l'auteur qui lui même avait perdu le goût de lire après le décès de son père. Petit à petit l'envie m'est revenue et j'ai repris mon activité favorite. "Un fils obéissant" y est peut-être pour quelque chose.

Quelques citations:
J'avais toujours pensé que le présent ne s'accordait pas avec mon écriture. Jusqu'à sa dernière heure, un être humain s'améliore ou régresse, il n'en a jamais fini avec lui-même. Le coucher sur le papier grave son caractère dans le marbre, lui ôte cette capacité d'évoluer. Ecrire son histoire avant qu'elle ne s'achève lui interdit toute possibilité de réconciliation avec les autres et avec lui-même, ravit sa part d'humanité à venir. 
Ce patient qui refuse de guérir malgré les moyens mis en oeuvre, déçoit les attentes, trompe les espoirs du médecin et trahit en quelque sorte l'essence de sa vocation. Il offense bien malgré lui la bonne volonté de l'équipe soignante. Au bout de quelque temps, las de se voir incompris, le médecin finira, inconsciemment, par se tourner vers d'autres patients compliants aux soins et dont l'état répondant au traitement flattera son ego.
L'esprit d'entreprise est comme l'âme des pionniers, il souffle à toute heure du jour et de la nuit. Nous devons être à son écoute pour concourir au bien-être et à la prospérité du monde libre.
Je le vois comme un puzzle qui, une fois la dernière pièce posée, résoudra une partie de l'énigme d'une vie, répondra peut-être aussi à la question de pourquoi j'écris. Peut-être que le mot "fin" viendra aussi clore cette période de deuil d'une année, m'aidera à tourner la page sans pour autant me conduire à l'oubli. Il y sera sans doute question de la façon dont j'ai accompagné mon père jusque dans ses derniers instants. 
Flammarion - 2018 - 256 pages