Le Garçon n'a pas de nom et ne prononce aucun mot. Isolé du monde dans son enfance, il est obligé de l'affronter en suivant son instinct, à la mort de sa mère. Depuis un village perdu, à travers la montagne du Jura jusqu'à une belle maison de campagne puis des quartiers bourgeois parisiens jusqu'aux tranchées de la 1ère Guerre le lecteur traverse la France sur une période d'une trentaine d'années.
Certains passages de cette fable pleine de poésie m'ont touchée mais d'autres m'ont lassée. Si ce personnage solitaire est surprenant et original, il n'a pas suscité assez d'empathie pour que je m'y attache. J'ai beaucoup aimé la période où il est accueilli par les habitants d'un village perdu ou quand il parcourt la montagne dans une roulotte en compagnie de Brabek mais les passages sur la guerre et ses atrocités m'ont parfois ennuyée par quelques longueurs.
L'écriture est remarquable, très sensuelle quand elle décrit l'amour entre le Garçon et Emma, vive et acerbe quand il s'agit des abominations de cette guerre et de ses sacrifices parfois inutiles. Très admirative de cette narration à portée universelle, je suis pourtant restée à côté de cette histoire qui ne m'a pas enthousiasmée autant que je l'aurais souhaité.
Petit accent polonais:
La mère d'Emma, Laure Koslowski, était la veuve d'un diplomate d'origine polonaise avant d'épouser Gustave Van Ecker, le père d'Emma.
Quelques citations:
Petit accent polonais:
La mère d'Emma, Laure Koslowski, était la veuve d'un diplomate d'origine polonaise avant d'épouser Gustave Van Ecker, le père d'Emma.
Quelques citations:
... souvent compte davantage l'idée qu'on se fait des choses que les choses elles-mêmes.
L'homme peut tout inventer. Il peut tout créer et il peut tout détruire. Au choix. C'est lui, c'est lui seul qui a la boule d'argile au creux de sa main. Que va-t-il en faire? Faut voir... Tout dépend, en fait, de la sorte d'homme à qui appartient la main. Si c'est un savant. Si c'est un soldat. Et si c'est un poète?
Il n'existe aucune autre créature sur terre, disait le médecin, qui puisse s'enorgueillir de mettre autant d'intelligence, autant d'imagination, autant de talent dans la façon d'occire son prochain. Aucune qui consacre autant de temps et de moyens à la destruction de ses propres congénères.
J'ai partagé cette lecture avec Jostein, Eimelle et Joëlle qui l'ont beaucoup aimée.
Prix Femina 2016
Prix Femina 2016
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Présentation de l'éditeur: Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin, d’instinct. Alors commence l’épreuve du monde : la rencontre avec les hommes – les habitants d’un hameau perdu, Brabek, l’ogre des Carpates, lutteur de foire philosophe, Emma, mélomane et si vive, à la fois sœur, amante et mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’abominable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.Zulma - 2016 - 544 pages
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience, émaillé d’expériences tantôt tragiques, tantôt cocasses, et ponctué comme par interférences des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est l’immense roman de la condition humaine.