2 janvier 2018

Mes envies de lecture - rentrée littéraire de janvier

Quelques titres de la rentrée littéraire de janvier qui me tentent beaucoup.


Couleurs de l'incendie de Pierre Lemaitre (Albin-Michel - 03/01/2018) parce que j'ai envie de connaître la suite de "Au revoir là-haut".
Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.Couleurs de l'incendie est le deuxième volet de la trilogie inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013, où l'on retrouve l'extraordinaire talent de Pierre Lemaitre.
Une vie comme les autres de Hanya Yanagihara (Buchet-Chastel - 04/01/2018 - 816 pages - traduit de l'anglais par Emmanuelle Ertel) parce que ce roman a été un énorme succès en Pologne en 2016.



Épopée romanesque d’une incroyable intensité, chronique poignante de l’amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l’empathie et l’endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d’autrui. On y suit sur quelques dizaines d’années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l’acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l’artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu’il peut être cruel, Malcolm, l’architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d’entre eux. Au fil des années, il s’affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s’approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l’ampleur. Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain.


La Mise à nu de Jean-Philippe Blondel (Buchet-Chastel - 04/01/2018 - 225 pages) parce que j'aime beaucoup cet auteur.

Louis Claret est un professeur vieillissant qui habite en province. Séparé de sa femme depuis quelques années, ses filles vivant désormais des vies très différentes de ce qu’il avait imaginé, il se laisse bercer par le quotidien. C’est sans réfléchir et pour remplir une soirée bien vide qu’il se rend au vernissage d’une exposition de peintures d’Alexandre Laudin - un ancien élève, jadis très effacé mais devenu une célébrité dans le monde artistique. Il ne se figure pas un seul instant à quel point ces retrouvailles avec Laudin vont bouleverser sa vie. La Mise à nu parle de ce qu’on laisse derrière soi, au bout du compte. Des enfants. Des amis. Des livres ou des tableaux...Jean-Philippe Blondel, dans une veine très personnelle, évoque avec finesse ce moment délicat où l’on commence à dresser le bilan de son existence tout en s’évertuant à poursuivre son chemin, avec un sourire bravache.



Les Loyautés de Delphine de Vigan (Lattès - 03/01/2018 - 208 pages) parce que j'ai beaucoup aimé "Rien ne s'oppose à la nuit".

«  J’ai pensé que le gamin était maltraité, j’y ai pensé très vite, peut-être pas les premiers jours mais pas longtemps après la rentrée, c’était quelque chose dans sa façon se tenir, de se soustraire au regard, je connais ça, je connais ça par cœur, une manière de se fondre dans le décor, de se laisser traverser par la lumière. Sauf qu’avec moi, ça ne marche pas.»Théo, enfant du divorce, entraîne son ami Mathis sur des terrains dangereux. Hélène, professeur de collège à l’enfance violentée, s’inquiète pour Théo  : serait-il en danger dans sa famille  ?Quant à Cécile, la mère de Mathis, elle voit son équilibre familial vaciller, au moment où elle aurait besoin de soutien pour protéger son fils.Les loyautés sont autant de liens invisibles qui relient et enchaînent ces quatre personnages.

Double fond d'Elsa Osorio (Métailié - 18/01/2018 - 400 pages - traduit de l'espagnol par François Gaudry) parce que "Luz ou le temps sauvage" a été mon coup de cœur de 2017.

Qui est Juana ? Une militante révolutionnaire qui a trahi ? Une mère qui échange sa vie contre celle de son enfant ? Ou la prisonnière d’un cauchemar qui tente de survivre ?Une femme, médecin sans histoire, est retrouvée noyée près de Saint-Nazaire. La jeune journaliste locale ne croit pas à la thèse du suicide et remonte le fil : elle découvre l’horreur de la dictature argentine, et un étrange échange de mails entre un jeune homme en colère et une femme qui a bien connu cette période. Parallèlement, une mère raconte à son fils pourquoi il a dû grandir sans elle. Perdue dans les marécages de la dictature militaire, cette militante révolutionnaire a échangé sa liberté contre la vie de son enfant et accepté de collaborer avec la dictature, en particulier au Centre pilote de Paris. Traître aux yeux de tous, avec la survie pour seul objectif, elle va disparaître. Elsa Osorio construit un kaléidoscope vertigineux et bouleversant. Les péripéties s’enchaînent, haletantes : tortionnaires mafieux, violence, passion amoureuse, habileté à jouer avec les identités clandestines, dans un intense suspense psychologique. L’auteur de Luz ou le temps sauvage atteint ici le sommet de son art de romancière profonde et habile.« Comme pour tous les romans d’Elsa Osorio, il n’y a qu’une manière de définir celui-ci : indispensable. » Luis Sepúlveda


Krivoklat de Jacek Dehnel (Noir sur Blanc - 15/02/2018 - 160 pages - traduit du polonais par Marie Furman-Bouvard) parce que c'est un auteur polonais et j'ai beaucoup aimé un autre de ses romans.

Krivoklat, citoyen autrichien, est à nouveau interné en institution psychiatrique. À chaque fois qu’il en sort, il réitère son geste fou : asperger ou tenter d’asperger d’acide sulfurique un chef-d’œuvre de l’art occidental. Son idée fixe est de celles qui vous donnent du talent. Son tourment, sa colère noire, sa passion déchirante, il nous les expose dans un monologue torrentiel, atrabilaire, drôle à pleurer – que l’auteur a conçu comme un hommage amusé au grand Thomas Bernhard (1931-1989). Bien entendu, le crime est passionnel : c’est par amour que Krivoklat vandalise, persuadé que seule la perte, la catastrophe, pourra réinvestir l’icône de son caractère unique, irremplaçable. Dehnel s’amuse, mais il nous livre aussi une réflexion passionnante et passionnée sur l’art et sa puissance. L’art dont on se protège en le photographiant, en le filmant, en en faisant des reproductions à l’infini. Et si Krivoklat déverse des flots de haine sur la société occidentale, hypocrite et vénale, il nous fait également partager sa connaissance intime du geste créateur. À travers l’évocation de son amour défunt, à travers aussi son amitié pour un artiste de génie, Zeyetmayer, interné comme lui, Krivoklat nous fait toucher du doigt ce qui, dans le chef-d’œuvre, nous révèle à notre humanité.

Chanson de la ville silencieuse d'Olivier Adam (Flammarion - 03/01/2018 - 224 pages) parce que c'est un de mes auteurs français préférés.

Je suis la fille du chanteur. La fille seule au fond des cafés, qui noircit des carnets, note ce qu’elle ressent pour savoir qu’elle ressent. Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. La fille dont le père a été déclaré mort. Celle qui prend un avion sur la foi d’un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l’Alfama. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d’elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. La fille qui traverse les jardins, que les vivants bouleversent, que les mots des autres comblent, la fille qui ne veut pas disparaître. Qui peu à peu se délivre.

14 commentaires:

  1. Il y a effectivement encore quelques tentations à venir ! (aïe aïe aïe !) Je suivrai aussi de près Couleurs de l'incendie et Une vie comme les autres, entre autres...

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    1. Je suis toujours impressionnée par le nombre de livres publiés à chaque rentrée, ma PAL va encore augmenter.

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  2. Il me faut d'office "Les loyautés", à part cela, rien ne me tente pour l'instant ...

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    1. Si je devais choisir un seul j'hésiterais entre Olivier Adam et Elsa Osorio.

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  3. j'ai également repéré le Ferrante, mais je sais que tu l'as déjà lu ;)
    J'avais entendu qu'un nouveau Pierre Lemaître sortait mais je n'avais pas compris que c'était la suite d'Au revoir là-haut! génial, je suis ravie:)

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    1. Je l'ai mais je ne l'ai pas encore lu, je "me retiens" depuis cet été ;-)

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  4. Ciekawy ten francuski tytuł "A little life" (PL: "Małe życie"). Już polski mi się nie podobał, bo w oryginale bynajmniej chodzi nie o "jakieś małe życie", ale widzę, że po francusku pojechali na całego :) Data wydania też ciekawa, ale chyba wydawanie książek anglojęzycznych nie jest priorytetem we Francji :) Mam z kolei nadzieje, że u nas w miarę szybko pojawi się nowa Delphine de Vigan.

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    1. Po tytule mozna by sadzic, ze chodzi o jakies tam zwyczajne zycie. Czesto sie zdarza, ze te miedzynarodowe bestesellery w Polsce wychodza wczesniej niz we Francji ale trzeba przyznac, ze i tak jest tu w czym wybierac i rodzimych pisarzy nie brakuje. We wrzesniu wychodzi zazwyczaj okolo 500 nowych tytulow, druga fala w styczniu. Ubolewam, ze np Olivier Adam nie jest juz tlumaczony na polski, to jeden z moich ulubionych pisarzy ale niestety raczej malo "komercyjny".

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  5. Blondel!
    Et j'ajouterai peut être à ma liste Elsa Osorio

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  6. J'aime beaucoup ta sélection ! Ceci dit, je vais essayer de ne pas me laisser tenter, et de diminuer sérieusement ma PAL cette année. Mais quand même... ta référence à Jacek Dehnel, que je ne connaissais pas, me donne envie de le découvrir. Je vais plutôt commencer par son roman "Saturne : peintures noires de la vie des hommes de la famille Goya", parce j'aime beaucoup Goya. J'en profite pour te souhaiter mes meilleurs vœux pour l'année nouvelle !

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    1. Ma PAL déborde et moi aussi je vais essayer d'être raisonnable même si ce n'est pas facile avec toutes ces nouveautés. Merci pour tes vœux et bonne année à toi aussi.

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  7. je partage presque toutes tes envies, Lemaitre et De Vigan en priorité.

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    1. Elsa Osorio et Olivier Adam sont mes indispensables.

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