12 décembre 2015

On ne voyait que le bonheur - Grégoire Delacourt



Avis écrit il y a quelques mois après ma première rencontre avec l'écrivain.

J'ai passé mon weekend en compagnie d'Antoine, expert en assurance. Il raconte sa vie. Une vie marquée par l'absence de la mère, le manque d'amour, le sentiment d'abandon. La lâcheté opprime sa vie d'adulte et quand tout s'écroule, l'impensable arrive.

Un style simple et épuré, des phrases courtes et percutantes, pleines d'émotions. Un procédé original par lequel des chiffres jalonnent les chapitres de l'enfance, de l'adolescence, de la vie d'assureur et de la vie d'après.

Une belle découverte de l'écriture de Grégoire Delacourt.




Quatrième de couverture:

"Une vie, et j'étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. Une vie; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas; les mots nouveaux, la chute de vélo, l'appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu'on fait, l'envie de changer le monde. Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres?" À force d'estimer, d'indemniser la vie des autres, un assureur va s'intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque "On ne voyait que le bonheur" se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s'affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l'adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses. 

J.C. Lattès - 2014 - 360 pages

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